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Apprenez à gérer vos émotions et celles de vos élèves – Un dossier complet de CANOPE

CANOPE met à disposition libre, des outils, des apports d’experts pour aider les équipes éducatives en cette période particulière.

Le confinement, l’isolement, puis le retour à l’école et les précautions sanitaires qu’il nécessite peuvent être sources de stress, voire d’angoisse, pour les enfants. Comment aider vos élèves à gérer leurs émotions et leur apprendre à lâcher prise dans ce contexte si particulier ?

Ci joint le lien direct avec le dossier « apprenez à gérer vos émotions avec celles de vos élèves« .

Raymond Barbry, le 04 juin 2020.

 

Réouverture des écoles….Faire temporairement son deuil de la pédagogie ?

Dans cet article il n’est pas question de porter un jugement sur le bien fondé de la réouverture des établissements scolaires. Je laisse à chacune et chacun se faire son opinion sur cet aspect. D’autant que sur ce sujet, nous observons dans le monde des réponses très différentes en fonction de la culture, de la doctrine sanitaire et des priorités politiques avouées et cachées du pays. De plus en France, et plus particulièrement pour les écoles maternelles et primaires, un nombre conséquent de maires s’opposent actuellement à la réouverture des écoles le 11 mai, les conditions sanitaires imposées au plan gouvernemental ne pouvant être assurées dans les établissements. Il en est ainsi dans les Hauts de France où plusieurs dizaines de communes ont pris cette position.

Je me permets simplement de dire, que la réouverture des établissements scolaires en septembre eut été la plus simple des réponses. Était elle pertinente ? Je n’en sais rien, et seul l’avenir nous le dira.

https://photos.lci.fr/images/613/344/la-premiere-ministre-danoise-en-discussion-avec-les-eleves-pour-la-reouverture-de-leur-ecole-a-copenhague-le-15-avril-29d96b-0@1x.jpeg

A mon sens, une question prioritaire doit guider les acteurs éducatifs de l’école :  comment dans le quotidien de la classe,  ne pas en rajouter quant à l’état d’angoisse persistant qui règne dans le pays au sujet de cette épidémie ? Autrement dit, comment faire en sorte que cette dernière période de l’année scolaire, à nulle autre pareille, se passe au mieux pour tout le monde, adultes, enfants, pré-ado, ado et jeunes (si toutefois les lycées ré-ouvrent) ?

De quelques principes à avoir en tête pour guider

1/ Ce qui est premier en ce contexte si particulier, ce sont deux priorités qui doivent être le fil conducteur de toutes les décisions et actions  qui en découleront :

  • Le souci de la santé de tous, élèves comme adultes. Par santé nous entendons la dimension holistique (globale) de l’être humain dans les aspects bio-psycho-socio. La santé n’est pas qu’une question de « bonne » santé physique et d’absence de maladie. Elle implique un équilibre et une dynamique entre le corps, les pensées (l’esprit) et les affects (émotions). Nous savons aujourd’hui et cela nous est confirmé maintenant par les recherches scientifiques que tout est en interaction en continue dans notre corps. Notre état émotionnel influe directement sur nos défenses immunitaires. Nos pensées agissent directement sur notre état émotionnel. Toutes les cellules de notre corps communiquent entre elles en temps réel !
  • Le maintien et le renforcement du lien social. L’être humain quelle que soit son âge est un être social. Il se développe et se construit par l’interaction avec l’autre. La dimension socio-affective est des plus déterminante dans les premières années de notre vie (cf l’enfant sauvage au 19ème siècle, les enfants isolés de Roumanie etc…). Nous ne sommes pas faits pour vivre dans l’isolement total. Même celles et ceux qui décident de vivre en retrait de la société de leur époque le font en collectif (monastère, ashram…) ou ne s’isole que temporairement (ermitage) pour mieux revenir au contact des autres.  Ce lien aux autres est indispensable quelle que soit notre âge. Il suffit de voir ce qui s’est passé dans les EHPAD en France ces dernières semaines où le confinement imposé a eu pour effet d’augmenter le nombre de personnes touchées par le « syndrome du glissement ».

De fait, les apprentissages purement scolaires, les programmes passent au second plan. Ils ne sont aucunement prioritaires en cette période ! Un des bons côtés de cette crise aura été de mettre en exergue que la vie c’est l’incertitude, qu’elle ne se contrôle pas et qu’un tout petit virus peut bloquer le monde ! Nous en vivons tous l’expérience actuellement. Une belle leçon d’humilité que la terre nous a envoyée en quelques sorte !

2/ La question de la peur est aussi première et n’est pas à éluder !

La peur est normale. Elle est une de nos émotions de base. Nous en connaissons les effets tant au plan physique que psychique. Le fait est que depuis maintenant deux mois, elle est là installée dans la durée, alimentée par des médias qui en jouent pour augmenter leur audience, par des orientations  politiques et de santé publique (cf les moyens, masques, tests) qui ne rassurent pas et augmentent le doute et la perte de confiance dans les dirigeants (cf les sondages européens en ce domaine).

Il suffit d’observer actuellement les comportements d’une bonne partie des personnes dans les lieux autorisées pour la percevoir au travers des postures, des regards. Elle est là présente continuellement, usante et épuisante parce que non acceptée, non régulée.

Alors comment faire avec ? Comment vivre avec cette peur ? Comment en réduire ses effets néfastes pour notre santé et celle des élèves ? Comment ne pas la communiquer inutilement ?

  • D’abord, une peur s’accepte. C’est la première des choses à faire. Je reconnais que j’ai peur…Je reconnais que l’autre a peur. Cette acceptation en réduit l’impact émotionnel et les effets sur notre corps et notre santé. Nous savons que vivre dans un état de peur constant, épuise l’organisme, l’affaiblit. C’est comme laisser une  porte ouverte à nombre de pathologies physiques comme mentales.
  • Ensuite, une peur se dit, se déclare. Nous avons un conditionnement culturel et éducatif à déjouer à ce sujet. Dire, déclarer voire expliciter sa peur en réduit l’impact émotionnel négatif. On se sent mieux une fois que nous avons pu dire ce que cette peur faisait en nous.
  • Puis, une peur se relativise. Dans la plupart des situations nous augmentons par notre mental (nos pensées et nos ruminations) nos peurs. Il y a ce que nous pensons qui pourrait nous arriver…Il y a ce qui pourrait nous arriver…..et il y a ce qui nous arrive vraiment. Mais arriver à cet état nécessite de prendre le temps de la distance, de la compréhension et de la mise en sens sur ce qui nous arrive.
  • Enfin, agir sur ce qui est en mon pouvoir, autrement dit, sur quoi ai je prise ? L’acceptation de la situation, de l’incertitude, du non contrôle est une première phase. Vouloir agir sur ce dont je n’ai aucune prise est contre productif, épuisant et va augmenter les peurs et les effets néfastes sur la santé. L’action et l’engagement sont déterminants. Le collectif et sa cohérence prennent toute leur dimension dans cette période de déconfinement. L’action peut être dans le contexte de la réouverture des écoles, la réorganisation des espaces, l’adaptation du temps, les modalités de déplacement etc… Mais ce peut être aussi l’opposition, le refus, la désobéissance, voire le combat si besoin, quand les seules portes de sortie sont de ce registre. Henri Laborit (médecin chirurgien et neurobiologiste, mort en 1995) a travaillé cette question tout au long de sa vie de chercheur. Il en a fait un film qui explique bien ces phénomènes (Mon oncle d’Amérique), voir aussi son ouvrage « Éloge de la fuite ».
  • Ne pas communiquer son stress aux enfants, mais témoigner de calme et de tranquillité intérieurs. Nous savons que tout est en interaction que tout est relié (cf les travaux en physique de l’information, en biologie quantique, en épigénétique…). L’état émotionnel de l’adulte comme celui des enfants vont interagir. Ça signifie que je suis impacté par tout ce qui se passe autour de moi, mais que moi j’interagis avec mon environnement ! De la joie ça se communique, mais de la peur aussi ! Le problème est que si le stress devient répétitif, il ne peut plus être géré par le système de défense de notre corps qui est conçu pour ne traiter que l’urgence en priorité. Dés lors que le stress environnemental et celui du à notre mental (nos pensées qui amènent : peur, angoisse, honte, culpabilité) sont permanents, cela active une sur-augmentation des hormones du stress. Il devient alors impossible de se relâcher. Et c’est la porte ouverte à l’épuisement, au burn-out, à la  dépression. La seule réponse possible pour éviter cette tension constante : être dans des conditions de sécurité sanitaire dans la classe et l’établissement (extériorité), en tant qu’adulte être en état de calme intérieur (intériorité) dans les temps passés en contact avec les enfants. Ce dernier point nécessite une connaissance et conscience de soi très développées et travaillées.

3. Faire le deuil temporaire des méthodes pédagogiques facilitant les inter-relations.

Et bien oui..temporairement, et je pense plus particulièrement aux classes maternelles et primaires, il ne sera plus possible de pratiquer toutes les approches interactives et coopératives qui sont de mises ces dernières décennies. Les conditions sanitaires strictes et notamment la distanciation physique en interdisent l’exploitation.

Les enseignantes et enseignants des classes maternelles ainsi que les atsem (personne qui seconde l’enseignant sur le plan matériel et éducatif ) savent combien cette distanciation sera des plus difficiles à faire respecter qui plus est dans notre culture pédagogique française (surtout en maternelles). Et nous ne savons pas aujourd’hui comment les enfants vont réagir à ce cadre très stricte imposé qui va à l’opposé des habitudes et des routines pédagogiques. Il faut s’attendre de ce côté et dans les premières semaines à un état de fatigue conséquent des enfants et des adultes ! Un tel changement est des plus coûteux en matière d’énergie psychique et de force vitale. C’est du reste en grande partie pour cette raison que les pays qui ne ré-ouvrent pas les écoles maternelles et primaires ont pris cette décision ; parce que c’est tout simplement très difficile, voire impossible d’appliquer les normes sanitaires de  distanciation.

4. Retour au behaviourisme, au conditionnement, dans sa forme basique et parfois caricaturalle.

Les vidéos, les images qui nous montrent ce qui est pratiqué dans certaines cultures effraient une bonne partie des enseignants !

Il ne s’agit pas de rejeter en bloc cette forme d’apprentissage qui dans certains contextes a toute sa pertinence. Il y a des situations pédagogiques qui pour des raisons de sécurité vont imposer l’apprentissage par conditionnement. On ne pratique pas l’essai-erreur, le socio-constructivisme quand les conditions de sécurité objectives ne peuvent être assurées.

Mais la forme caricaturalle qui nous est montrée par certains médias inquiètent, et à juste raison, nombre d’éducateurs !

Le cadre sécuritaire imposé par les normes sanitaires induit l’exploitation de cette forme d’apprentissage qui va être chronophage dans sa première phase. C’est à dire de trois à quatre semaines, le temps nécessaire à l’acquisition des nouvelles routines de distanciation par le collectif.

5. Qu’en est-il de la responsabilité des enseignants, des personnels, des chefs d’établissement ?

Cette question est actuellement débattue entre les différents partenaires. La démarche descendante à la jacobine française est toujours de mise, à savoir que l’état (le ministère de l’EN) a posé un cadre sanitaire avant toute négociation avec les partenaires. Or le contexte de judiciarisation qui gagne aussi notre pays n’est pas sans inquiéter à juste raison les acteurs éducatifs. Qui serait responsable en cas de « closter » partant d’une école ?

A ce sujet, le média « médiapart » a posé la question à un avocat pénaliste, voir cet article très explicite : Profs, directeurs, AED, AESH, agents, responsabilité pénale en jeu.

https://blogs.mediapart.fr/liligaby/blog/010520/profs-directeurs-aed-aesh-agentsresponsabilite-penale-en-jeu?fbclid=IwAR0BFc1kGd0FiK7AJlyYIB6lhZ1ym0b8_8sgLhJZnOI73UDnbwi–A6Pczc

En conclusion, voici ce que nous dit Laurent Hazan : « Il m’apparait que la seule protection contre d’éventuelles poursuites est de rester serein, de respecter strictement les obligations sanitaires et de sécurité et surtout, en cas de difficultés ou d’insuffisance des mesures mises en place pour garantir la sécurité des élèves, d’alerter immédiatement la hiérarchie et, en dernier recours, de suspendre les cours. L’important est que les enseignants soient toujours capables de justifier leurs décisions au regard de l’intérêt supérieur des élèves. »

6. Faire confiance aux enseignants, aux personnels, aux chefs d’établissement.

Et si nous faisions confiance aux acteurs eux-mêmes ? Si le temps leur était laissé de réfléchir, d’imaginer comment reprendre et refaire classe en toute sécurité objective et subjective ? Comment faire en sorte que l’école reste ce lieu où les adultes et les enfants s’y sentent bien ?

Les mieux placés pour imaginer cette reprise se sont quand même celles et ceux qui pratiquent ce lieu !

Raymond Barbry le 3 mai 2020.

Déconfinement et réouverture des établissements scolaires, et si on faisait confiance aux enseignants, aux personnels et aux chefs d’établissement !

La date du déconfinement est posée au 11 mai en France. Il se fera nous dit-on de manière progressive. Les établissements scolaires vont ré-ouvrir peu à peu à partir de cette date. Ici et là dans les médias, via les informations qui filtrent du ministère, des rectorats ou de différents experts en santé publique, un cadre semble émergé.

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La question ici n’est pas de savoir s’il est pertinent ou non de ré-ouvrir les établissements scolaires ou d’attendre la rentrée de septembre. Les avis entre les différents pays qui ont confinés divergent à ce sujet. De même que je ne pose pas la question des contenus des quelques jours de classe en réel présentiel qu’auront effectivement les élèves entre mi-mai et fin juin (si peu en fait !).  Ni même, quelles sont les motivations premières à la ré-ouverture :  la reprise économique, la lutte contre le décrochage, le maintien du lien entre l’école comme lieu de construction du lien social et les familles, la poursuite des programmes… ? Peut être un peu de tout cela à la fois !

Qu’est ce que nous devrions attendre des dirigeants, du gouvernement, des experts en santé publique au sujet de cette ré-ouverture ?

Nous attendons qu’ils puissent poser des cadres qui ont été travaillés, discutés, critiqués en amont de leur publication avec les différents partenaires de l’école (représentations professionnelles, syndicales, associatives…). C’est de l’intelligence collective et de la démocratie en acte. Dans un contexte de crise, les solutions les plus pertinentes émergent de l’échange, du débat, de la confrontation des idées, c’est mettre en œuvre concrètement cette intelligence collective qui va faire penser « out of the box ».

Un dirigeant se doit d’être un expert en intelligence collective !

Une posture qui se définit ainsi :

  • Faire prévaloir le fond sur la forme.
  • Se fier au travail et à la probité intellectuelle plutôt qu’aux apparences et à la réputation.
  • Se risquer à la vraie réflexion plutôt que de s’abandonner aux fausses sécurités des procédures.

Le cadre se doit de libérer les initiatives et permettre la réalisation sur le terrain des possibles. Il n’y a que les acteurs du terrain, ici en l’occurrence celles et ceux qui travaillent dans les établissements scolaires qui pourront nous dire ce qu’il est judicieux et possible de faire au regard du contexte (locaux, espace, situation géographique, type d’établissement, personnes disponibles, nombre d’élèves etc….). La réalité d’un établissement n’est pas celle d’un autre. Il suffit d’en visiter plusieurs pour se rendre compte de la diversité.  Ce qui pourra être mis en œuvre dans l’un, sera tout bonnement impossible dans l’autre !

Qu’en est-il de la parole des enseignants, du personnel et des chefs d’établissement dans l’espace institutionnel, politique et médiatique?

Actuellement on pourrait dire pas grand chose ! Ils sont pourtant les mieux placés pour dire ce qu’il est préférable, judicieux, pertinent de faire.  Et ils sont capables, à condition de le permettre, d’inventer, d’imaginer et de donner du sens au comment faire !

Le mal français, la logique descendante des « sachants-décideurs » qui imposent aux « faisants-acteurs ».

C’est le problème majeur ! Et plus particulièrement, chez nous en France, cette incapacité des dirigeants et des cadres intermédiaires de prendre en compte l’avis de celles et ceux qui font !

Nous avons un problème dans la formation de nos dirigeants de tous les niveaux hiérarchiques. Ils sont conditionnés et formatés à être des « sachants » qui décident pour les « faisants ». Logique pyramidale et descendante. C’est très profond et inscrit dans notre culture et notre système d’éducation et de formation. Quand E.Macron a osé parler des premiers de cordée, il a explicitement fait référence à cette vision et conception du management, des décideurs, des « sachants »…et l’incapacité à écouter ce que les « faisants » (les acteurs du quotidien) font et disent de leur pratique, vécu.

Dans cette crise qui impacte tous les niveaux de notre société, nous voyons bien que les « authentiques » premiers de cordée ne sont pas les « sachants » mais les « faisants » du quotidien.  Il en est de même dans l’école. Les mieux placés pour dire ce qu’il est préférable de faire, ce sont celles et ceux qui au quotidien sont dans les établissements, dans les classes, au contact des enfants, des ados, des jeunes, des parents.

Les responsables institutionnels et politiques (du ministre, au conseiller du ministre, au recteur, à l’inspecteur d’académie, au secrétaire général de EC, au directeur diocésain, aux maires, aux conseillers départementaux et régionaux) devraient être là en cette période de crise pour aider, accompagner et donner les moyens de l’action à celles et ceux qui sont sur le terrain.

Et d’abord pouvoir dire et partager explicitement ce qui est prioritaire pour la santé et le maintien du lien social. Il en va de notre devenir.

Raymond Barbry, le 27 avril 2020

 

Confinement, continuité pédagogique, une épreuve d’endurance !…Comment tenir la distance – Un podcast de Canopé

C’est à l’initiative d’Aurélie Dulin du Réseau Canopé Amiens que j’ai été contacté pour témoigner et proposer des outils afin d’aider les parents, les enseignants et les élèves à traverser au mieux cette période de confinement-continuité pédagogique.Atelier Canopé 38- Grenoble - Ressources numériques - Grenoble ...L’interview a été réalisé par Fanny Milhe-Poutingon avec l’appui de  Simon Gattegno comme ingénieur du son.

Tenir sur la longue distance

Coureur Longue Distance De Remise - Photo gratuite sur Pixabay

Fort de son expérience dans le sport de haut niveau, Raymond Barbry nous propose son point de vue de formateur et de préparateur mental sur la période que nous sommes en train de vivre. Il nous apporte des éléments de réflexion sur l’articulation entre le présentiel et le distanciel, et plus particulièrement sur le rythme à adopter, les contenus à enseigner et l’évaluation. Il donne aussi des conseils pour « tenir sur la durée » de la façon la plus sereine possible. Comme pour un marathon !

https://www.reseau-canope.fr/extra-classe…

Vous trouverez aussi dans l’EXTRA-CLASSE trois autres podcasts :

Je revois les bases en aidant mes enfants

Et si l’école à la maison profitait aussi à certains parents d’élèves ?
Dans ce témoignage Mélanie Colin, mère de deux enfants scolarisés dans une école d’éducation prioritaire, porte un regard original sur sa situation. Malgré les difficultés quotidiennes pour organiser le travail scolaire, cette mère de famille qui n’était pas une bonne élève se réconcilie avec l’école, les maths et le français…

Maintenir les liens, oui mais comment ?

Nous retrouvons Claire pour la troisième semaine consécutive afin de un point au sujet du lien avec les élèves et les familles, à travers des outils et dispositifs mis en place pour l’entretenir et le consolider.

Quand les parents ont rendez-vous avec la continuité pédagogique – 21 avril 2020

Que l’on ait fait l’expérience de l’école à la maison lors d’un tour du monde ou que cette situation soit totalement inédite, c’est un quotidien familial qu’il faut adapter, de nouveaux repères qu’il faut construire pour accompagner son enfant dans ces apprentissages.
Avec honnêteté, Catherine Herrero et Sabine Turri, nous racontent leur quotidien de parents. Et si finalement cette situation offrait l’opportunité de redécouvrir son enfant et peut-être aussi de se découvrir soi-même ?

Raymond Barbry, le 23 /04/2020

S’entretenir…se maintenir en « bonne » santé…vivre, en période de confinement !

Pour celles et ceux qui ne peuvent se rendre au travail ou dans les établissements scolaires, qui sont tenus à rester chez eux avec comme seule autorisation, celle de pouvoir sortir une heure/jour pour marcher, courir ; guette insidieusement la sédentarité, le laisser aller avec les conséquences néfaste pour la santé (bio-psycho-socio): surpoids, baisse des défenses immunitaires, déprime, lassitude, perte de motivation et d’engagement, repli sur soi, désocialisation etc…

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Le confinement est une situation stressante très forte qui n’est pas sans conséquence sur la santé globale, d’autant qu’elle est imposée, subie et non désirée par la plupart des personnes.  Elle est une  marque de privation de la liberté. C’est un enfermement imposé chez soi.

Alors que faire ? Comment maintenir, entretenir, voire développer cet état d’esprit d’engagement et cette dynamique de vie qui maintiennent nos défenses immunitaires à un haut niveau dans ce contexte d’enfermement ?

Voici quelques pistes concrètes et simples qui sont à adapter à chacun en fonction de son âge, de sa maturité de son parcours de vie et de ses aptitudes. Les valeurs en temps données sont relatives. Il importe que soient pratiquées, quotidiennement pour certaines et hebdomadairement pour d’autres, des situations proposées ci dessous.

1/ Pratiquer un ou plusieurs temps d’activité physique dans la journée.

C’est en développant une bonne condition physique que nous renforçons notre capacité de réponse immunitaire. C’est une des thérapies dont nous disposons actuellement et c’est la plus importante. Aussi en respectant les distances de sécurité (plus de 3 mètres) aller courir, marcher, prendre cette heure de sortie autorisée est nécessaire et vitale !

Dans l’idéal, trois temps d’activité physique quotidienne vont participer à lutter efficacement contre la sédentarité imposée par le confinement. Par exemple pour des enfants (plus de 7 ans), adolescents, jeunes et adultes :

– 20mn en début de matinée des étirements ou du yoga.  Nous trouvons sur internet (YouTube) une multitude de séances adaptées à tout un chacun.

– 20mn en fin de matinée des exercices plus toniques à base de gainage, d’ateliers dynamiques qui peuvent être réalisés chez soi. La fédération Française d’athlétisme entre autre a mis en ligne des séances type qui peuvent être réalisées par des enfants comme des adultes qui plus est de manière ludique. (voir le site de la FFA)

– de 20mn à 1h00 d’une activité dite d’endurance en extérieur en respectant les distances de sécurité, soit un effort plus long  continu sollicitant la filière aérobie, de la marche, de la course à pieds, une alternance de marche-course à pieds…La durée est fonction de  l’âge, des aptitudes initiales…Un principe de base ne pas être en essoufflement, rester en maîtrise ventilatoire.

Pour celles et ceux qui disposent d’un jardin, aller passer un moment dans le jardin, l’entretenir, se baisser, se relever, se déplacer participent de ces temps d’activité physique !

Un autre repère pour éviter les longs moments en position assise ou semi-allongée (canapé), toutes les heures se lever, marcher dans l’habitation faire quelques étirements. Ce qui est néfaste est la situation de rester sans bouger plusieurs heures !

2/ Pratiquer des temps de silence.

Cela peut paraître paradoxal en période de confinement de proposer cette activité et pourtant elle est indispensable à notre équilibre psychique. Nous avons besoin de calme, de silence. Le bruit est une des causes du stress si élevé de notre vie moderne ! « Nous savons aujourd’hui que lorsque nous favorisons le silence acoustique, mais aussi attentionnel, visuel ou méditatif, notre cerveau bascule dans un état particulier. C’est cette déconnexion qui l’aide à  se régénérer, à évacuer les toxines conduisant aux maladies neurovégétatives. Mieux le silence sous toutes ses formes est bénéfique pour la créativité, la mémorisation, voire la construction de notre « moi ». Michel Le Van Quyen – Voir Cerveau et silence.

Concrètement, il s’agit pendant un temps donné de ne pas parler, et si possible de couper toutes les sources de bruit dans l’habitation. Ce temps est défini au préalable. Cela peut aller de quelques minutes (1 à 3mn notamment avec des enfants) à plusieurs heures, voire une journée entière (par exemple pour des adultes une fois/mois, une journée en silence !).  A chacun de se définir ses objectifs en fonction du contexte de vie (nombre et âge des personnes vivant sous le même toit).

Pour les personnes habituées aux pratiques de contemplation, de pleine attention, de méditation, de zazen,  de sophrologie, de relaxation, vous pouvez profiter de ce temps  de silence pour pratiquer de vous mêmes sans guidance extérieure.

3/ Placer des temps de méditation, de cohérence cardiaque, de sophrologie, de yoga, de relaxation guidés dans votre journée.

Depuis plus de trente ans maintenant, nous connaissons et avons les preuves des effets bénéfiques de ces pratiques sur notre santé psychique, physique et sur nos défenses immunitaires (cf les travaux de E.Blackburn – Nobel de médecine 2009). Depuis moins d’une petite dizaine d’années en France, ces résultats et effets sont enfin  reconnus du grand public et de plus en plus recommandées par les milieux de la santé. Ce qui était considéré par méconnaissance culturelle comme des pratiques soit ésotériques, soit « farfelues », voire sectaires est maintenant valorisé ! Alors pourquoi s’en priver, d’autant que nous trouvons une multitude de supports via l’internet.

Nul besoin d’être un expert en méditation pour s’y mettre. Il suffit dans un premier temps de se programmer dans la journée des temps courts de quelques minutes en s’aidant d’une des multiples applications en accès libre.

Pour commencer la cohérence cardiaque est un bon support. Voici trois liens…

https://www.youtube.com/watch?v=22deFxgJF4Q – Classique

https://www.youtube.com/watch?v=BYPu_6nDU7o&t=169s – Pour Stressés

https://www.youtube.com/watch?v=0ShmcJo66Mc&t=45s – Pour enfant

Je ne vais pas recommander une pratique plus qu’une autre. Elles reposent sur les mêmes bases et ont à peu près les mêmes effets dans la durée. L’important, avoir une pratique régulière, comme pour l’activité physique ! Dans le contexte du confinement actuel, trois temps de 5mn/jour (pour les adultes) est une bonne base de départ. Pour les enfants en dessous de 10 ans, commencer par des temps plus courts(vous trouvez des applications pour les enfants). Cela peut se pratiquer en famille. Pour celles et ceux qui souhaitent des séances plus longues de plus de 5mn et jusqu’à 1h00, vous trouvez sur internet en accès libre des séances toutes faites. Pour donner quelques exemples parmi tant d’autres vous pouvez trouver sur internet, Clarisse Gardet, Christelle Ringeval, Marine Locatelli, Christophe André, Frédéric Lenoir, Fabrice Midal, Ilios Kitsous mais aussi Sofrocay, Petit Bambou, Yupsi le petit dragon, Calme et attentive comme une grenouille,  etc….

3/ Couper la télévision, les écrans et les infos.

Note époque est marquée au plan médiatique par des chaînes d’informations qui fonctionnent en continu et qui ressassent heure par heure, les mêmes nouvelles souvent défaitistes, démoralisantes parce que nous sommes attirées par ce type d’informations ! C’est ainsi.

Nous savons qu’en moyenne nous passons beaucoup de temps devant la télévision, et l’état de confinement va augmenter ce temps. Au delà de trois heures par jour pour les adultes et une heure pour les enfants, des effets néfastes ont été observés sur notre santé (augmentation de la sédentarité, obésité etc…). Le confinement augmente de fait ce temps devant les écrans et participe à un effet anxiogène accru via des informations communiquées en boucle.

S’en tenir à des temps courts d’infos.  Privilégier les émissions ou film provoquant de la joie, des rires.

Et pourquoi pas de temps en temps, la journée sans télé et sans écran !

4/ Savoir couper le smartphone et aussi l’exploiter pour le maintien du lien social.

Nous passons beaucoup de temps sur nos smartphones et ordinateur. En moyenne en France nous le consultons plus de 400 fois/jour !  Nous avons de plus en plus de mal à nous en détacher. Les effets néfastes sur la santé et sur nos capacités cognitives d’une sur-exploitation et sur-exposition à ces outils sont bien connus aujourd’hui. Voir à ce sujet les travaux de Manfred Spitzer (Ulm – Les ravages des écrans), ceux de Michel Desmurget (Lyon – Inserm – Les dangers des écrans pour nos enfants) et  l’ouvrage de Neil Postam (EU) Technopoly ou comment la technologie détruit la culture.

Il ne s’agit pas de ne pas utiliser ces outils qui nous permettent en cette période de confinement de maintenir le lien social déterminant à notre santé psychique et donc à augmenter nos défenses immunitaires.

Il s’agit de savoir s’en détacher quelques minutes, voire quelques heures, voire une journée. En tous les cas, ne pas le consulter durant la nuit ! A ce jour plus de 50% des français le consultent la nuit et perturbent ainsi leur sommeil.

5/ le sommeil ! déterminant….

Le confinement à la maison dérègle la vie sociale et agit sur nos rythmes. Certes certains et certaines peuvent bénéficier de temps de sommeil plus longs. C’est le cas notamment de tous les élèves de l’école au lycée qui n’ont plus à  se lever pour certains très tôt (parfois 5h30-6h00 du matin).

Il ne s’agit pas de reproduite les horaires de lever et de coucher du temps hors confinement. Mais surtout de maintenir une qualité et quantité de sommeil suffisants. L’occasion de retrouver le temps de sommeil nécessaire à notre équilibre. Nous avons perdu au fur et à mesure des années et depuis trente années des heures de sommeil. Or le sommeil est le premier facteur de la « bonne » santé !

6/ Oser l’esprit du débat philosophique (dés l’age de 5-6 ans).

Cette pratique de l’échange, du partage et du débat peut être exploitée dans le contexte familial. De quoi s’agit-il ?

Il s’agit à partir d’un mot, d’un thème, d’une image, d’une lecture d’un texte court d’échanger suivant les principes suivants :

– Une personne parle à la fois.

– On n’émet pas de jugement de valeur.

– On peut demander la clarification d’une idée.

– On peut alimenter, enrichir une idée qui a été émise.

– On ne contredit pas l’idée d’une autre personne. Chaque personne a le droit de penser ce qu’elle pense. Ce n’est qu’une idée. Chaque personne a de bonnes raisons de penser ce qu’elle pense.

– Une conclusion peut être émise par chaque personne…ce que je retiens de ce moment.

A ne faire que dans un contexte familial apaisant. Il ne s’agit aucunement de vouloir avoir raison, de convaincre, mais de s’enrichir chacun par l’apport des idées des autres. C’est la construction de l’intelligence collective.

7/ Jouer !

C’est l’occasion de ressortir les jeux de cartes, de sociétés qui sont facteurs de lien social et affectif. Notre temporalité moderne a réduit ces temps de « jeu » qui ont pratiquement disparu de nos cadres de vie. Et pourtant ils sont porteurs d’une grande richesse et développent au delà du plaisir de jouer en lui même, l’acceptation des règles, l’acceptation de la frustration, le développement de la collaboration, le développement de l’intelligence globale.

8/ Partager chaque jour les bons moments vécus.

Nous avons tendance en tant qu’être humain à ne nous souvenir que des moments désagréables, et à les ressasser ! Ce qui est facteur de stress excessif (sur-stress). Cet état de stress constant et latent déclenché par des pensées négatives tournées vers le passé (regret, culpabilité) ou le futur (peur, angoisse) épuise l’organisme et fait chuter drastiquement nos défenses immunitaires. C’est en grande partie ce qui nous rend plus fragile face à la maladie.

Aussi, il importe de conscientiser, de mémoriser et de partager les bons moments vécus. On ne mesure pas combien cette simple démarche réalisée quotidiennement agit sur notre bien être intérieur et réduit notre niveau de stress latent !

Et maintenant, comment faire ?

Avant tout, accepter la situation sanitaire de confinement qui est la notre. Cet état d’acceptation va de fait réduire l’effet de mal être latent qui s’installe insidieusement et durablement. Ensuite,  à chacun de se fixer  ses propres objectifs et petits défis quotidiens et hebdomadaires qui vont permettre de se maintenir dans cette dynamique de vie qui permet de maintenir et renforcer naturellement nos défenses immunitaires.

Raymond Barbry le 17/04/2020

Et si on parlait d’accompagnement et de suivi pédagogique…Plutôt que de continuité !

En fonction des académies nous en sommes à trois ou quatre semaines de fermeture des établissements scolaires, confinement oblige. Ce n’est pas terminé. A ce jour nous n’avons aucune visibilité quant à la réouverture des établissements scolaires. Et toutes les hypothèses peuvent être posées (début mai ? mi mai ? début juin ? mi juin ? rentrée de septembre ?).

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Passer la surprise et l’engagement tout azimut, force est de reconnaître que nous nous engageons dans une épreuve d’endurance et que nous devons nous préparer à ce que cette phase se prolonge pendant plusieurs semaines, voire des mois.

Les vacances de Printemps viennent bien à propos pour se poser, analyser, réfléchir sur ce qui a été vécu, expérimenté depuis la mi mars en matière de continuité pédagogique et poser le cadre de ce qui semble le plus pertinent à mettre en œuvre dans la suite de cette phase de fermeture des établissements scolaires.

1/ Un engagement de l’ensemble du personnel éducatif.

C’est ce qui ressort de la plupart des enseignants, de tout le personnel éducatif, des directions d’établissement et des remontées tant des représentations syndicales, que des associations de parents, que des rectorats et des directions diocésaines.

Cet engagement a cependant manqué de cohérence du fait d’un déficit de cadrage de la continuité pédagogique au départ de la mise en confinement, mais aussi aux difficultés techniques inhérentes à des systèmes non adaptés et non préparés. Mais pouvait-il en être autrement ? C’est la première fois de notre histoire contemporaine que nous sommes confrontés à une telle situation qui impacte le monde en son entier.

Vous avez dit continuité ? Ce terme a induit l’idée de poursuite des enseignements. On continue la classe à la maison. On poursuit sur les programmes. Même si très rapidement, le ministère, les rectorats, le secrétariat de l’enseignement catholique pour le privé sous contrat on définit le cadre de cette continuité, à savoir :

  • Pas d’avancée sur les programmes.
  • Pas dévaluation à caractère sommatif. A savoir que toutes les évaluations durant la phase de fermeture des établissements ne peuvent être prises en compte dans le contrôle continu. Elles ne peuvent avoir qu’un caractère formatif.
  • Entretenir les acquisitions tant disciplinaire que méthodologique.
  • Maintenir du lien avec les élèves et éviter le décrochage scolaire.

Pas étonnant qu’ici et là dans certains établissements ce soit produit quelques dérives qui ne prennent pas en compte ce cadrage et les principes de base de l’enseignement et de la formation à distance, c’est ainsi que les dérives suivantes ont été observées :

  • Un volume d’heures de connexion en distanciel égal aux emplois du temps, via les classes virtuelles.
  • Une avancée sur les programmes.
  • Des évaluations sur les DM (devoir maison) prises en compte dans le contrôle continu ou annoncées ainsi aux élèves.
  • Une obligation de se connecter sous peine d’être considéré comme « absent ».

La « continuité pédagogique » est comme l’horizon, plus on avance, plus il s’éloigne. Faire croire que l’école à la maison, c’est comme l’école en classe est une aberration, ce n’est même pas l’école ou l’enseignement à distance.

2/ La classe à la maison, un oxymore (un mot chasse l’autre) !

Je reprends ici l’idée du psycho-pédagogue belge, Bruno Hombeeck.  On ne mélange pas école et maison !
 » Une classe c’est un groupe d’élèves mais c’est aussi un endroit et ce n’est pas chez soi ».
Les deux espaces, la maison et la classe, sont distincts et doivent le rester. »

LES PARENTS NE SONT PAS DES PROFS ! Mais dès lors que beaucoup d’élèves continuent de recevoir du travail à distance, les parents doivent-ils aider et accompagner leurs enfants scolairement ? « C’est compliqué » pour Bruno Humbeeck. Le co-enseignement doit être réservé à des acteurs qui n’ont pas de lien affectif fort avec l’enfant : « C’est la grande difficulté de l’école à la maison. Même les enseignants qui enseignent à leurs propres enfants s’énervent en faisant les devoirs alors que ce sont d’excellents enseignants dans leur classe. Il y a une angoisse d’imaginer que son enfant puisse ne pas savoir« .

OUBLIER LA PERFORMANCE. En cette période particulière l’école ne peut donc pas continuer comme si de rien n’était en comptant sur la disponibilité des parents. Elle doit pouvoir s’adapter et être à l’écoute des élèves. C’est vraiment important que les enseignants parlent du ressenti de cette période avec leurs élèves. C’est vraiment important que les enseignants se donnent ce mandat. Le fantasme de la continuité pédagogique tend à effacer la réalité : l’école, essentiellement, ce sont des élèves avec un prof. Et plus ils sont petits, plus l’importance de ce lien direct est primordiale.

Un sondage de la FCPE dans les Pyrénées orientales, a montré que 50% des parents d’écoliers peuvent suivre sans difficulté le travail de leur enfant, 40% des collégiens, 30% des lycéens, et que 12 % des élèves ont décroché dans ce département !

3/ Prise de conscience de la fracture sociale et de la fracture numérique.

« Selon les définitions et les études, il y aurait entre 5 et 18 millions de Français éloignés, voire exclus, du numérique en France. Ce qui crée à l’intérieur des familles et entre elles des facteurs multiples d’inégalités vis-à-vis du numérique ayant des conséquences éducatives majeures dans la période de confinement. Si on prend l’estimation ministérielle, à 6,5 %, de la population scolaire aujourd’hui « perdue », cela fait tout de même 806 000 élèves sur le bord de la route. »

« Sur le terrain : tous âges confondus, les plus lésés sont les élèves fragiles. Pas seulement ceux qui n’ont pas internet ou d’ordi, comme on le résume un peu trop facilement , mais ceux qui ont besoin de l’enseignant à leur côté. Elle est là, la faille, la béance : dans cette absence de relation qui seule permet de maintenir, au quotidien, les plus fragiles sur le chemin. On a beau, de chez nous, différencier, donner de l’aide, des indices, renvoyer à des capsules vidéo, renseigner et guider par message, par mail, par téléphone, au final l’élève est seul devant son travail et les élèves pour une bonne partie ne savent pas tous être seuls face à la tâche. »

5/ l’enseignement à distance ne s’improvise pas !

L’enseignement en distanciel n’est pas la duplication du présentiel, qui plus est dans un contexte de confinement qui impose une charge psychologique conséquente chez nombre d’enfants, d’adolescents et de jeunes. Nous sommes dans une phase particulière où n’existe que le distanciel. Or nous savons que le distanciel est d’autant plus efficient qu’il s’articule au présentiel.

L’enseignement à distance requiert de l’apprenant : de l’autonomie et de l’engagement. Et cette autonomie ne se décrète pas, ne s’improvise pas. Elle s’apprend. Demander à un élève de collège, seul toute la journée de se connecter à la classe virtuelle sans interaction directe avec ses pairs et ses enseignants n’est possible que pour une minorité d’entre eux.

Il nous faut mesurer la charge psychique et le degré de motivation (engagement) que demande cet enseignement à distance dans le contexte particulier du confinement.

6/ Acceptation de l’incertitude.

Nous ne pouvons ignorer que le contexte de pandémie participe à augmenter le caractère angoissant de la période. Sans compter que la non visibilité sur les mois à venir, date de reprise des classes, date de la fin du confinement, la clarification sur les conditions de validation de l’année scolaire génèrent une incertitude grandissante.

Comment se mettre en projet sur les semaines et mois à venir ? Vaste problématique que nombre d’adultes ont du mal appréhender eux mêmes. Accepter de vivre dans l’incertitude n’est pas dans les habitudes de notre culture et du fonctionnement de notre système éducatif conditionnés aux logiques programmatiques, procédurales et de contrôles où tous les éléments du système  s’enchaînent logiquement et rationnellement. Et là nous voilà brutalement dans l’incapacité de contrôler, le temps, les activités, les examens même. La logique implacable et immuable de l’année scolaire et des enchaînements logiques, emplois du temps, examens, dossiers explosent. Et nous voilà projetés dans l’improvisation, dans l’expectative, mais aussi en pleine innovation et créativité.

7/ Apprendre le lâcher prise.

Nous voilà jetés pour une bonne partie de la population dans le non contrôle des événements. Nous dépendons de décision qui nous dépassent. Et du reste même les responsables politiques, les responsables de la santé publique, les dirigeants d’entreprises publiques comme privées, les chercheurs, les scientifiques, les prospectivistes et autres experts sont dans l’incapacité aujourd’hui d’avoir une vision claire des mois à venir.

Dans ce contexte de non visibilité et de non contrôle, nous avons dans les métiers de l’éducation et de la formation à témoigner par notre posture de l’acceptation de cette réalité et de l’engagement dans nos missions. Les personnels de santé, de l’entretien, de l’alimentaire, de la terre, du transport nous montrent combien cette posture est aujourd’hui déterminante et nécessaire. Ils nous montrent combien ils ont de la valeur aujourd’hui et que notre société tient parce qu’ils tiennent !

Le lâcher prise, n’est pas le laisser faire, le laisser aller ou le non agir. C’est l’agir dans l’acceptation de l’incertitude. C’est permettre à l’intelligence collective d’agir en mutualisant les intelligences intuitives et rationnelles de chacun.

Pour conclure…

Et si on parlait plutôt de suivi et d’accompagnement que de continuité ?

Ce dont les enfants, les adolescents, les jeunes ont besoin encore plus aujourd’hui, ce sont d’adultes capables de les écouter, de les accompagner, de les soutenir, de les rassurer.  Les enseignants et l’ensemble des personnels de l’éducation ont à y répondre dans le cadre qui leur est imparti, à savoir :  maintenir les liens, réduire les décrochages, entretenir les acquis, agir contre la sédentarité galopante en cette période de confinement…

Faut-il rappeler que les enseignants n’ont pas besoin qu’on leur dise comment ils doivent faire. Ce dont ils ont besoin, c’est d’accompagnement, d’écoute, de partage sur leurs pratiques et leur engagement, de mise en liens entre eux. C’est sur ce point que les instances de tutelle doivent mettre leur énergie et leur priorité qui plus est en cette période.

Raymond Barbry le 14 avril 2020.

Paroles de collégiens en période de confinement et d’accompagnement pédagogique

C’est une expérience particulièrement intéressante que Mesdames Christelle Ringeval et Annie Poirrier,  les deux Conseillères Principales d’Education du collège Henri Wallon à Méricourt dans les Hauts de France, ont réalisé dans le cadre de la continuité pédagogique.

Un nouveau principal au collège - Site de Méricourt

Continuité et accompagnement pédagogique

Ce qui est remarquable dans ce témoignage, c’est l’option de l’accompagnement qui est intégré à la continuité. Le choix des mots n’est pas neutre, en effet dans continuité il y a l’idée de continuer à avancer et dans l’accompagnement celle d’être à « côté de ». L’un n’exclut pas l’autre.

Cette démarche éducative vise plus particulièrement à amener les jeunes à se questionner, à percevoir les effets de cet événement particulier qui impacte nos vies à tous. Il est aussi question de susciter le questionnement, la réflexion et l’introspection sur l’expérientiel de chacun.

Voici ce qui a été demandé aux collégiens

par

Mesdames Ringeval et Poirrier

« Durant cette période, vos habitudes de vie ont changé… les mesures de confinement nous amènent à organiser et occuper nos journées autrement… mais cette « parenthèse » nous amène également à réfléchir sur nos modes de vie, sur la personne que nous sommes, sur la personne que nous souhaiterions être, sur le sens de notre vie ou sur le sens que nous voudrions donner à notre existence….

Peut être avez-vous déjà pris conscience de certaines choses? Peut être avez-vous découvert ou redécouvert certaines choses? Peut être vous êtes-vous rendu compte que certaines choses étaient plus essentielles et importantes que d’autres?

Nous vous proposons de nous faire partager vos « prises de conscience ». »

Voici l’essentiel de  ce qui est remonté en matière d’écrits par les collègiens.

J’ai repris tel que le document synthétique réalisé par les deux CPE.  Certains collégiens ont remonté sous forme de dessin, de BD qui n’apparaissent pas dans ce résumé de l’expérience.

« Mes amis me manquent, le terril pour aller rider me manque, je n’aime pas du tout le télétravail. »

 » La liberté, le partage et la solidarité sont très importants ».

« L’école me manque énormément, surtout me camarades de classe à qui je porte beaucoup d’affection. Mais surtout parce que l’on comprend mieux les cours en présence des professeurs. »

« J’ai appris beaucoup de choses avec mon père : le bricolage, la cuisine, la mécanique…Comme cela plus tard je pourrai être indépendante et tout faire moi-même. Je pense à mon avenir. J’apprends… »

« Je fais du sport tous les jours, mais je préfère aller en cours. C’est plus facile pour les leçons. »

« Je me rends compte que dans mon ancien quotidien (avant le confinement), je passais à côté de ceux que je ne peux plus voir et des activités que je ne peux plus faire aujourd’hui ».

« J’aime trop mes amies. L’école est un rituel ».

« L’avis des autres ne m’importe plus. Le principal, c’est que je me plaise ».

 » Malgré le stress et la peur d’attraper le covid-19, mes parents et moi continuons à rire et vivre ».

 » Ceux qui sont seuls durant le confinement doivent se sentir isolés et tristes. Heureusement, internet permet de communiquer, avec eux et cela les aide à aller mieux ».

 » L’école est importante. L’école à la maison c’est très difficile sans les sans les professeurs. »

 » Mes vrais potes sont ceux qui continuent à prendre de mes nouvelles. »

 » Je peux vraiment prendre le temps de faire mes devoirs en prenant soin des détails ».

« Il faut faire attention ».

« Le codid-19 st une maladie grave qui infecte tout le monde et qui est transmissible…et cela me fait peur ».

« Il est important d’être solidaire »

« C’est nul qu’il n’y ait plus d’école car on y apprend beaucoup de choses ».

« Sortir me manque ».

« L’école me manque énormément. J’ai toujours aimé l’école, mais là, la routine habituelle et mes activités sportives me manquent. C’est une partie de moi qui s’est envolée ».

 » J’ai changé ma façon de vivre ».

« Le virus est vraiment dangereux. Il faut rester à la maison. Certaines personnes ne respectent pas le confinement alors que d’autres personnes meurent ».

« Cela fait du bien de se lever plus tard de temps en temps ».

« La liberté me manque ».

« Avant le confinement je n’avais pas réagi que j’avais plein d’activités extra-scolaires. Aujourd’hui j’essaie de m’occuper comme je peux : je cuisine, je passe du temps avec ma famille, je dessine ».

« Respecter les règles sanitaires est très important pour nous, pour nos proches et pour les autres ».

« Je vis bien le confinement, mais je pense beaucoup aux autres, et je suis bouleversée à l’idée de perdre un proche ».

« J’arrive à être autonome ».

« Il est important de faire attention à soi et à ses proches et de ne pas sortir. »

« Je me soucie de la santé de mes grands parents. J’ai gagné en autonomie pour faire mes devoirs. J’ai développé le sens de l’entraide en participant aux tâches ménagères ».

« Je sais m’occuper quand même sans sortir, mais c’est important pour moi de voir d’autres personnes ».

 » C’est grave ce qu’il se passe actuellement. C’est très dangereux et contagieux. Il y a beaucoup de morts ».

 » Les professeurs sont hyper-utiles. je vais essayer d’être plus sympa à l’école et de mieux travailler ».

« On ne peut pas sortir et aller au collège  travailler avec les professeurs ».

« Je n’ai pas beaucoup de temps pour profiter de ma famille car je fais mes devoirs. cela me prend une bonne partie de la journée ».

 » L’école est importante. Je suis perdue sans les professeurs. Je préfère aller à l’école plutôt que de rester à la maison. Après les devoirs, je m’ennuie ».

« J’organise mes journées autrement : j’alterne temps de travaux scolaires, activités sportives avec ma sœur et mes parents dans le jardin, puis un moment en famille en fin de journée : un film ou un jeu de société. »

« Je peux devenir la personne que je souhaiterais être si je travaille dur et que je fournis les efforts pour parvenir au résultat voulu. Avant le confinement je me concentrai peut être un peu trop sur le collège et je n’avais pas trop de temps pour mes loisirs et ma famille. Mais j’ai finalement compris qu’avec une bonne organisation tout est possible. »

« Ma famille est très importante et cela me manque de les serrer dans mes bras (Amour et famille). J’ai envie de partager tous les devoirs sur snap avec tous les élèves de ma classe, même si avec certains nous n’étions pas amis. Ils me manquent tous (partage). »

A la lecture nous percevons bien à la fois les points de convergence et les différences dans la manière de vivre cette phase de confinement. Lors de la réouverture des établissements, il sera nécessaire et indispensable de prendre un temps pour permettre les expressions des uns et des autres.  ll y aura là aussi comme d’autres domaines de nos vies, un après cette crise qui imposera des changements.

Raymond Barbry le 10 avril 2020

Confinement, télé enseignement, enseignement à distance…Innovation pédagogique et dérive

Deux semaines de confinement..deux semaines  sans présence dans les établissements scolaires, mais en télé-enseignement et enseignement à distance…et le meilleur qui côtoie le pire, mais pourrait-il en être autrement ?

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Dans notre société monte une angoisse collective sur-alimentée par les médias qui impacte les enfants, les ados, les jeunes et les adultes. Mais quand et comment allons nous sortir de cette crise sanitaire ? Mais comment rester engagé sur les tâches scolaires, alors que la plupart des personnes ont l’esprit ailleurs ? Comment imaginer que les  mois de mai et juin se dérouleront comme si de rien n’était ? Mais qu’en sera-t-il tout simplement de nos conditions de vie dans deux mois, trois mois, six mois ?

Cependant, des enseignants qui acceptent cette réalité, qui innovent, inventent, rassurent, accompagnent, assurent une présence pour les enfants du personnel de santé, mettent en place la co-éducation avec les parents… Et d’autres qui angoissent à en rester obnubilés sur le contexte scolaire. Mais comment finir le programme ? Comment évaluer ? Comment vont se passer les examens (brevet, bac…) ? Quand allons nous reprendre ?

Et des élèves qui s’investissent, qui organisent leur journée, qui ne subissent pas la sédentarité et maintiennent un rythme de vie équilibrée malgré le confinement…d’autres qui sont perdus, qui ne peuvent travailler dans des conditions simplement acceptables, qui décrochent, se laissent aller, angoissent sur le monde…

Et des parents qui font au mieux partageant leur temps entre leur travail en présentiel ou à distance, le suivi scolaire de leurs enfants (plus particulièrement en école et collège), l’équilibre relationnel dans l’habitation (vivre en confinement ce n’est pas rien, nous découvrons en allant, nous n’avons pas été préparés), l’angoisse pour certains des proches hospitalisés….D’autres qui décrochent malgré toute leur volonté et l’envie de bien faire, qui ne peuvent suivre les consignes et directives des enseignants, qui ne peuvent donner les moyens techniques à leur enfant (ordinateur, tablette, imprimante, qualité des connexions…), qui s’angoissent de la situation sanitaire et n’arrivent plus à faire face.

Deux priorités sont à tenir dans cette période où les élèves, leurs parents et les enseignants découvrent en allant cette école à distance dans un contexte de crise. Elles ont été affirmées par le ministre et reprise par la plupart des acteurs du système éducatif, mais pas tous !

  • Maintenir le lien entre les élèves et l’école. C’est à dire les accompagner, leur donner les outils pour maintenir un équilibre de vie dans un contexte social déséquilibré avec la crise sanitaire qui transforme tous nos rythmes et habitudes de vie.
  • Entretenir les acquis.  C’est à dire profiter de cette période longue pour revenir sur les fondamentaux, sur les aspects méthodologiques, le tout au regard des besoins des élèves.

Voici quelques témoignages parmi tant d’autres glanés durant cette deuxième semaine. Ils émanent tant du système public que du privé sous contrat et plus particulièrement des Hauts de France.  De partout en France de telles initiatives sont prises.

C’est le collège de Quiévrechain (collège REP) dans les hauts de France où l’idée d’une fash-mob collective le jour de la reprise fait son chemin. C’est l’équipe des professeurs d’EPS qui se saisit de ce projet et communique aux élèves, la chorégraphie. Dans ce même collège ce sont les enseignants et tout le personnel qui se sont répartis le suivi des élèves (professeurs principaux, personnel éducatif, infirmière, assistante sociale etc…). C’est l’équipe de direction qui accompagne l’équipe pédagogique qui invente au quotidien et adapte les outils de suivi pour maintenir le lien avec les élèves, et qui dés à présent anticipe sur le retour, à savoir, comment nous accueillir, accueillir les jeunes lors de la reprise ?

C’est au collège de Méricourt (collège de REP), cette CPE (conseillère principale d’éducation) par ailleurs  sophrologue caycédienne qui met en ligne des séances vidéo de sophrologie pour les élèves.  C’est la continuité d’un atelier animés tout au long de l’année.

Ce sont ces professeurs d’EPS qui donnent régulièrement, voire quotidiennement des capsules de maintien en condition physique, par exemple, le  collège de Loos en Gohelle et plusieurs des établissements de l’Audomarois (St Omer). Nous savons qu’un des problèmes majeurs de cette longue période de confinement (minimum un mois) va être le développement de l’inactivité physique avec le danger de la sédentarité galopante et ces conséquence sur la santé globale.

C’est ce collège de Bapaume qui a mis en place la classe virtuelle en adaptant les temps de travail et de connexion aux possibilités et au contexte des élèves.

C’est l’internat de Walbourg (Alsace), déjà rompu à l’accompagnement des jeunes qui insiste dans le suivi sur le rythme de vie journalier en cadrant temps de travail intellectuel, temps d’activité physique, horaires de lever et de coucher.

Ce sont de partout ces équipes de direction qui organisent, accompagnent, maintiennent le lien avec les enseignants et le personnel ;  et  ouvrent aussi l’établissement pour les enfants du personnel de santé. Une CE d’une école primaire (Seclin) est présente 7 jours sur 7 pour accueillir au mieux les enfants dont les parents travaillent dans les services de santé de la métropole lilloise.

Ce sont ces équipes, direction, enseignants, personnel éducatif qui agissent en anticipant la réouverture et le retour sur le principe de la résilience. Il y a un avant la crise pandémique et un après. Il ne sera plus possible de reprendre le rythme de la vie scolaire comme si rien ne s’était passé.

Ce sont des IPR d’une académie (Lille) qui de suite ont donné les consignes de prioriser sur le suivi et l’accompagnement des élèves plutôt que l’avancée sur les contenus et les programmes et même pour les classes dites à examen.

Ce sont ces enseignants, plus particulièrement dans le 1er degré, qui priorisent le suivi et l’entretien-renforcement des acquis et qui s’opposent à l’injonction de quelques chefs d’établissement (directeur) donnant consigne de continuer d’avancer sur les programmes.

C’est le personnel d’un lycée professionnel d’Armentières qui fabrique du gel hydro-alcoolique pour donner aux personnels de santé du secteur en manque de ce produit..

Quant à la continuité des programmes, qu’en est-il ? 

Ah, les programmes ! Je reprends ici en partie un message que j’ai posté sur les réseaux sociaux (facebook) suite à des demandes de plusieurs enseignants, CE, CPE, parents qui se sentaient perdus au milieu d’injonctions contradictoires.

 » SVP..Dites à tous les enseignants, chefs d’établissements, responsables pédagogiques, IEN, directeur diocésain, chargé de mission etc…… »

Pas d’avancée sur les programmes !!! SURTOUT.

Toutes les expériences et recherches sur l’enseignement à distance de ces dix dernières années mettent en exergue les points suivants :

1/ L’enseignement à distance n’est efficient qu’associé à du présentiel (même chez les adultes !)

2/ L’enseignement à distance est plus particulièrement efficient dans les cas suivants:
– préparer une séance de présentiel.
– s’entraîner sur une notion abordée en présentiel préalablement.
– faire des entraînements.

3/ L’enseignement à distance s’apprend et s’appuie sur du tutorat. Cela nécessite la présence et la maitrise d’outils numériques dans de bonnes conditions de fonctionnement ; et le lien avec une personne (tuteur/ enseignant) en responsabilité du programme de formation.

4/ L’enseignement à distance, seul, augmente les inégalités sociales et culturelles, alors rien que pour ça :  STOP ! C’est antidémocratique, antirépublicain, anti-éducatif, anti-pédagogique !

Je ne suis pas dans  un rejet du distanciel (enseignement à distance). Mais la question est  bien comment on articule le présentiel et le distanciel. Rappeler, informer et faire reconnaître que la formation à distance seule n’est pas si efficiente que ça ! Je m’appuie sur celles et ceux qui travaillent sur cet aspect depuis longtemps en matière de recherche, même s’ils dérangent les partisans du numérique et du distanciel. (voir, notamment, à ce sujet les travaux de M.Spitzer -Ulm Allemagne – et M.Desmurget – Inserm Lyon). Certes nous sommes dans une situation exceptionnelle à nulle autre pareille. Je réagis ainsi, par rapport aux excès observés depuis bientôt deux semaines et, surtout à l’inégalité criante que cela instaure entre les élèves qui vivent dans des contextes sociologiques et culturels différents. Du reste le ministre a pris la parole en cette fin de semaine pour bien rappeler que l’enseignement à distance ne devait pas servir à avancer sur les programmes, mais à renforcer les acquisitions et à maintenir du lien avec les élèves (accompagnement). Faut il rappeler que ces mêmes consignes ont été données aussi, en Belgique, au Québec, en Suisse, en Angleterre.

Et au sujet de l’évaluation, voire de la notation des travaux, qu’en est-il ? Là aussi vaste débat qui  chaque fois peut mettre de la tension au sein des équipes. Il est de fait réapparu !

Je reprends ici les consignes données chez nos voisins belges. Les travaux réalisés à distance sont évalués et non notés ! Les enseignants appliquent l’évaluation dite formative (en cours d’apprentissage) et non la sommative (fin d’apprentissage).

Et pour conclure, je reprends une partie d’un  très beau texte de Benoît Coppée :

« J’entends qu’on réfléchit à donner des cours pendant les vacances de Pâques, qu’on réfléchit à donner des cours pendant le mois de juillet. J’entends que « toutes les options seront étudiées ». J’ai l’impression de rêver. J’ai le sentiment qu’on n’a pas encore compris. J’ai le sentiment que le message que nous envoie le COVID-19 n’est pas suffisamment clair…

L’Humanité aura besoin d’un temps de résilience.

Les anciens devront prendre dans leurs bras : pour rassurer, pour aimer, pour contenir. Nous sommes partis pour des mois, des années.

Lorsque l’Humain a balancé une bombe sur Hiroshima, il a pris conscience de sa capacité de réduire la planète à un sac de farine. Il a fait marche arrière, l’Humain. Aujourd’hui, c’est pareil. On doit comprendre cela : notre Humanité est à bout de souffle. On doit faire marche arrière (…)»

Raymond Barbry, le 29 mars 2020

Après une semaine de confinement, intérêt, heurt et malheur de l’enseignement à distance.

Pour faire suite aux deux articles précédents (plus de 10 000 vues en quatre jours !)  et aux multiples témoignages que j’ai reçus, cet article vise à faire le point sur comment se vit l’enseignement à distance dans cette phase de confinement qui n’en est qu’à ces débuts.
EAD - Enseignement à distance à l'université de Bourgogne
Voilà bientôt une semaine que nous sommes en confinement, que les établissements scolaires sont fermés et qu’avec beaucoup d’engagement, de bonne volonté la majorité des équipes éducatives ont expérimenté, innové, essuyé les plâtres, mis à mal les systèmes ENT des établissements (pas adaptés à une telle demande), créés des groupes collaboratifs avec leurs propres outils et les supports en accès libre et gratuit, échangé par mail etc… Certaines pratiques sont tout bonnement géniales, d’autres se sont révélées catastrophiques. Dans ce qui va suivre je m’appuie sur les témoignages qui m’ont été remontés. En conséquence ce qui est annoncé par la suite n’a pas la rigueur scientifique d’une recherche ou d’une enquête faite dans le respect des cadres scientifiques.
Les aspects positifs de cette semaine
Un engagement et investissement massif des enseignants. Je prends pour exemple cette CPE d’un collège de REP qui dés lundi m’annonçait que tous les enseignants avaient investi l’enseignement à distance, jusqu’aux professeurs d’EPS qui envoient des programmes d’entretien physique pour lutter contre l’oisiveté et la sédentarité.
Des parents qui prennent conscience de l’engagement des équipes éducatives et de leur capacité à réagir à cette situation par  la mise en place concrète d’un processus de co-éducation. Des enseignants qui vont jusqu’à expliquer aux parents les démarches à mettre en place pour favoriser les apprentissages. Ci joint l’exemple d’un document envoyé par une enseignante de maternelle aux parents en cette fin de semaine :
La classe maternelle à la maison
Chers parents,
Vous ne pourrez pas remplacer les 6 heures de classe, on est bien d’accord, tout simplement parce que vous n’avez pas le matériel, pas les autres enfants, pas les programmes en tête… C’est donc normal. No stress !
Si vous suivez le petit « programme » que vous avez et recevez chaque jour, cela va permettre à votre enfant de garder un lien avec l’école et surtout de maintenir ses acquis. Ce que je vous fais parvenir, est réalisé pour le contexte maison.
Mais pas de panique, on reste connecté !
De votre côté, faites moi un retour, pour savoir comment ça évolue chez vous, vous pouvez aussi m’envoyer des photos…
Quelques point à garder en tête :
• 10 mn par domaine (fiche/jeu) réparties comme vous le pouvez en fonction de votre organisation familiale
• Dédié un «espace école» dans la maison et dans la mesure du possible. Ça peut être la table basse du salon, une petite table dans sa chambre… juste un espace dans lequel vous pourrez vous installer avec lui pour faire le « travail d’école ».
Soyez patient, accompagnez votre enfant sans pression, même si ce qu’il fait n’est pas parfait, tolérer les imperfections.
• Les erreurs sont des tremplins ! Donc éviter les « non, non, tu t’es trompé » et remplacez par « alors attend, on va faire ensemble » ou bien « je vais te montrer » ou encore « je ne suis pas sûre que ce soit ça, on va vérifier ensemble».
• Autonomisez au maximum vos enfants et vous développerez des compétences essentielles : faites les participer aux tâches (mettre la table, s’habiller tout seul…), arrêtez vous quand vous voulez faire à leur place, laissez les faire seuls. Exemple : votre enfant vous demande d’ouvrir son stylo. Ne vous précipitez pas pour l’ouvrir à sa place. Laissez le forcer pendant quelques petites minutes. Si vraiment il ne réussit pas, montrer lui et refaite lui faire… pour qu’il réussisse la prochaine fois. Quelle fierté pour lui de réussir tout seul !
Encouragez votre enfant, valorisez ses actions, ses intentions, ses productions.
Sachez aussi que le cœur de notre métier est de s’adapter au niveau des enfants donc à l’issue de cette crise sanitaire, on s’adaptera.
Portez vous tous bien, prenez soin de vous… de gros bisous à vos loulous… A très bientôt Mme…
Des parents qui se rendent compte qu’enseigner est un vrai métier qui ne s’improvise pas. Il n’aura fallu qu’une seule journée à la plupart pour s’en rendre compte. Nous avons une multitude de témoignages tant sur les réseaux sociaux que dans nos environnements proches et, notamment : « Mais comment vous faites avec 25 à 30 élèves dans la classe ! »
Des enfants, des adolescents, des jeunes qui disent clairement que l’école leur manque. Que l’enseignement à distance c’est bien, mais que la présence physique de l’enseignant est aussi déterminante pour leur permettre d’apprendre !
Des enfants, des adolescents, des jeunes qui sont moins fatigués, qui dorment plus et mieux. Un bémol toutefois pour celles et ceux qui restent rivés sur les réseaux sociaux et les jeux en ligne durant la nuit !
Un rythme de vie qui cadre les journées et impose des horaires nécessaires à la santé globale. Voici un exemple d’emploi du temps envoyé par un entraîneur sportif à des athlètes lycéens et étudiants :
« Voici ce que pourrait être le cadre global de vos journées. Ce n’est qu’un exemple. Vous adaptez au mieux « 

Lever entre 7h30 et 8h30 / Pas plus tard !

5mn de cohérence cardiaque ou méditation (se centrer sur sa respiration au lever)

Marche ou course lente (20mn) autour de chez soi (500M en ville – 2kms en campagne).

Petit déjeuner 8h30-9h00

Travail scolaire 9h30-11h30

Entraînement 1 – 11h30-12h30 (PPG/gainage/etirement)

Douche

Déjeuner de 13h00 à 14h00.

Micro-sieste 15mn ou relaxation ou méditation.

Travail scolaire 14h30 à 16h30

Détente-culture 16h30 à 17h30.

Entraînement 2 – 17h30 à 18h30 (cardio)

Douche/relaxation 18h30-19h30

Repas du soir 19h30-20h30

Détente-culture ou Travail scolaire 20h30-22h30/23h00

Coucher 22h30-23h00

– Un travail collaboratif qui se met en place avec de fait, un tutorat pédagogique (aide entre pairs).  Le confinement impose l’isolement physique en réaction : le besoin d’échange s’accroît. Les tâches scolaires deviennent un bon média pour maintenir le lien.
Des enseignants qui se révèlent compétents dans le suivi et l’accompagnement.  Il est remarquable de noter que lorsque nous laissons de l’autonomie aux acteurs, ces derniers trouvent des réponses pertinentes. C’est ce que la plupart des enseignants réalisent. Plusieurs chefs d’établissement (public comme privé) m’ont remonté la capacité d’adaptation et d’innovation de leur équipe. Sur la toile nous trouvons des vidéos, des outils qui sont partagés et qui montrent la qualité professionnelle qui se dégage.
Les heurts et malheurs de cet enseignement à distance.
Une illusion du ministère qui n’a pas mesuré les limites techniques de cette généralisation de l’enseignement à distance. Les ENT ne pouvaient accueillir en même temps autant de connexion. Les systèmes ont planté. De ce fait nombre d’enseignants sont passés par le systèmes, groupe facebook, WhatsApp et autres…
Des enseignants, des chefs d’établissement jusqu’à un rectorat qui ont eu des demandes démesurées quant à la mise en place et le suivi.
Voici quatre exemples :
Exemple 1 / Un rectorat qui a été jusqu’à demander aux enseignants de rencontrer les parents directement (sur des zones commerciales) pour communiquer le travail !
Exemple 2/ Témoignage d’une Maman quant à la surcharge de travail imposé par l’enseignement à distance :
 » Mes enfants sont assaillis de boulot de la part des professeurs qui sont en télétravail !!!
Avec menace de sanction si le travail n’est pas rendu en temps et en heure ou encore des trucs donnés à 18h à rendre pour le lendemain !!!
Je gère mon entreprise de la maison avec tous les doutes sur l’avenir… Je suis mère célibataire…
Je ne suis clairement pas à la hauteur de ce qui m’est demandé par le corps enseignant pour aider mes enfants… je sais qu’ils veulent bien faire . Mais please pas de sanction !!! Et l’éducation nationale doit nous laisser intégrer !!! Digérer !
La situation est anxiogène … Les enfants ont besoin d’intégrer émotionnellement ce qu’il se passe. Et cela passe par un moment de pause et de silence
Alors PLEASE… Lâchez nous la grappe..Mettons notre cerveau en pause !!!!!! je crois que c’est le moment où jamais !!!!
Non ?!!!!Au moins une semaine ???? Est ce trop demandé ? »
Exemple 3/ Un transfert de la temporalité de l’école à celle de la maison sans adaptation au contexte. C’est ainsi que nous avons observé cette semaine : Des élèves obligés de se connecter toute la journée sur les mêmes horaires que ceux des emplois du temps habituels !
Des travaux démesurés en charge temporelle. Ce sont ces élèves d’une classe de collège qui au minimum doivent passer 4h00/jour sur les mathématiques.
Exemple 4/ Une incapacité dans les familles de pouvoir travailler dans de bonnes conditions par manque d’espace et de support informatique (nombre d’ordinateurs ou tablettes). Comment faire dans une famille quand les enfants doivent se connecter en même temps ?
Augmentation de la fracture numérique ! L’enseignement à distance est tout simplement impossible pour certains élèves, parce qu’ils ne disposent pas tous d’outils numériques à la maison. Nous observons de ce fait une in-équité de l’enseignement. Faut-il rappeler que toutes les familles ne disposent pas d’internet à la maison en France. Si plus de 90% des français ont un smartphone avec accession à internet, cela n’est pas suffisant pour du télé enseignement.
Rappel de quelques fondamentaux.
L’enseignement à distance seul est une ineptie pédagogique. Nous savons que les méthodes les plus pertinentes sont celles qui croisent le présentiel au distanciel. Toutes les méta-analyses depuis bientôt dix ans le montrent !
Il n’est pas possible d’être plus de 3h00/jour en état d’apprentissage sur de nouvelles notions. C’est tout simplement IMPOSSIBLE. Ceux qui l’imposent, n’ont qu’à essayer..et ils verront qu’au bout d’une heure, ça explose !
Pas d’évaluation sur des notions nouvelles sans un temps de présentiel minimum. Et pas d’évaluation-notation ou certification durant cette période de confinement.
Il est inacceptable, incohérent, non pertinent de demander aux parents de se transformer en enseignant. Ils ne sont pas là pour ça. Leur mission est autre. Et surtout, ils ne sont pas formés à cela. Je ne vous dis pas les dégâts sur certains apprentissages fondamentaux. Mettre en place des situations d’apprentissage ne s’inventent pas ! Personnellement en tant qu’ancien prof d’EPS, il nous a bien fallu quatre années de formation initiale pour maîtriser un peu ce qu’était une situation d’apprentissage !
Il est inégalitaire et anti-constitutionnel d’imposer l’enseignement de nouvelles notions dans les programmes hors de l’école ! C’est de la responsabilité de l’école dans notre République.
Nous avons à accepter cette période d’incertitude…C’est la vie…Ce n’est pas parce que nos enfants, nos ados, nos jeunes n’auront pas classe durant quelques semaines, voire quelques mois, que c’est un DRAME. C’est justement l’occasion de revenir et de réapprendre des fondamentaux :
– S’ennuyer,
– Rêver,
– Lire,
– Faire de l’activité physique quotidienne,
– Apprendre à vivre dans le silence,
– Apprendre la solitude,
– Apprendre l’intériorité,
– Dormir normalement….
Quand aux examens, brevet, bac, si besoin, ils seront décalés. Les sujets seront adaptés au contexte particulier que nous vivons !
L’Angleterre vient d’annuler tous les examens de fin d’année scolaire. L’obtention des certifications se faisant sur le contrôle continu.
Raymond Barbry le 22 mars 2020.

Confinement..Suite, message à tous les collégiens, lycéens, parents et enseignants francais

Pour faire suite au premier message mis en ligne dimanche soir (le 15 mars, https://agepsraymondbarbry.wordpress.com/2020/03/14/message-a-tous-les-lyceens-collegiens-de-france-et-a-leurs-parents/)  et aux nombreuses demandes de suivi (plus de 8000 vues depuis deux jours). Je complète, compte tenu du confinement qui s’impose depuis 12h00 ce mardi 17 mars, et j’enrichis de témoignages qui m’ont été remontés durant ces deux derniers jours.

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Fondamentalement, rien ne change, si ce n’est que nous ne pouvons plus sortir. Aller rencontrer d’autres personnes est strictement interdit (sauf les cas définis par le décret du 16 mars).

En conséquence, pouvoir aller rencontrer des ami-es n’est plus possible à compter de 12h00 de ce jour.

Il importe d’autant plus d’être vigilant sur les aspects suivants :

  • Vous pouvez sortir de chez vous (seul-e) pour faire une activité physique à condition de rester proche de chez vous. C’est déterminant ! Nous n’insisterons jamais assez sur cet aspect. L’activité physique est fondamentale à notre bien être et à notre santé et au maintien de nos défenses immunitaires (d’autant plus en phase de confinement !)…Alors, allez marcher, courir (faire le tour du quartier en marchant, en courant), si besoin plusieurs fois par jour. Mais n’oubliez pas de remplir votre attestation ! Concernant, les activités physiques, ce peut être l’occasion de faire chez soi, quotidiennement, du gainage, des étirements, du cardio (step, corde) etc….Contactez vos profs d’EPS, ils vous communiqueront des programmes.
  • Organiser sa journée le plus possible tout en mettant de la souplesse. Il y a des incontournables : se  lever à la même heure, maintenir des repas réguliers, aller se coucher à des horaires réguliers, se tenir à un temps d’activité intellectuelle de type scolaire quotidiennement (deux fois 1h30 est largement suffisant), réguler son temps sur les réseaux sociaux et devant les écrans.
  • Apprendre le silence et le calme. Pour celles et ceux qui vivent en ville, vous allez observer une diminution du volume sonore. je dirai, tant mieux. Profitez de cette opportunité pendant les deux semaines qui viennent, voire plus ! C’est une CHANCE. Nous savons que le silence acoustique est déterminant pour notre santé.  C’est ce silence qui permet à notre système nerveux de se régénérer, à notre corps d’évacuer les toxines qui conduisent peu à peu aux maladies dégénératives. Et surtout vous allez de nouveau apprendre la créativité, la mémorisation et la construction de votre « Soi ». La science atteste aujourd’hui des découvertes des grandes sagesses d’Orient et d’Occident, à savoir les pouvoirs du silence. Alors profitez en, même si cela vous semble difficile au début ! A ce sujet nous avons en France un des spécialistes de cette question, Michel Le Van Quyen (Inserm).
  • Apprécier de prendre du temps pour faire des choses simples mais déterminantes pour notre santé et notre bien être. Pour citer quelques exemples qui m’ont été livrés depuis deux jours, faire la cuisine, prendre du temps pour jouer,  être présent à nos proches, à nos amis les animaux domestiques, dormir, lire, s’ennuyer, etc..

Ce qui nous arrive, au delà des morts qui vont attrister des familles, a un sens et va nous amener à tous nous interroger sur notre manière d’agir, sur nos conditionnements éducatifs et sociaux. Des morts nous en avons bien plus de par la grippe saisonnière, la pollution et les changements climatiques que nous constatons depuis plusieurs années, par l’augmentation de la pauvreté dans le monde !

Je terminerai par ce que nous dit aujourd’hui  Boris Cyrulnik sur ce confinement

Actuellement avec ce confinement, c’est la recherche interne que l’on doit viser

Raymond Barbry le 17 mars 2020.